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Jean-Loup Chiflet, Porc ou cochon ? Les faux-semblants

By admin, 1 février 2010 16:06

Drôle ou spirituel ?

Ces derniers temps, Jean-Loup Chiflet s’est fait connaître du grand public comme l’éditeur de Pascal Fioretto : dans l’excellent (et hilarant) recueil de pastiches Et si c’était niais ? paru en poche il y a peu, il apparaît en clin d’œil sous les traits ingrats de l’éditeur Jean-Louis Chiflon : victime des manies diverses et lubies nombreuses de ses écrivains, Christine Anxiot, Anna Galvauda ou Bernard Werbeux…

Pour égayer notre rentrée, le vrai Chiflet se propose à son tour de résoudre quelques lancinantes questions : whisky ou bourbon ? sashimi ou sushi ? gambas ou crevettes ?

Intitulé Porc ou cochon ? Les faux-semblants, l’ouvrage s’attaque donc à des paires piégées, tous ces mots apparentés ou non, souvent confondus, embûches redoutables du lexique et de la conversation. La mission de Jean-Loup Chiflet est noble: il nous aide à ne point nous embourber en société (houlette ou férule ? calice ou ciboire ? drastique ou draconien ?), voire à briller en société (Oxford ou Cambridge ? pouilly-fumé ou pouilly-fuissé ? Rossini ou Puccini ?)… et paraît surtout décidé à bien s’amuser : Stone ou Charden ? Carla ou Cécilia ? Hédiard ou Fauchon ? Diable, le choix est difficile.

L’ensemble est plaisant, se lit ou se feuillette vite. On apprend un peu, on s’amuse beaucoup. Spirituel, Monsieur Chiflet !

Porc ou cochon ? Les faux-semblants, Jean-Loup Chiflet, éditions Chiflet et Cie, mai 2009, 190 p., 12 €.

Article paru dans le Normandie Magazine n° 231 (septembre octobre 2009) 

Gwenaëlle Ledot.                                                                                                   

Jean-Louis Fournier, Mon dernier cheveu noir

By admin, 1 février 2010 10:35

             Biodégradable

 

Le corps humain est biodégradable : l’une des choses que vous apprendrez par le dernier opus de Jean-Louis Fournier (Prix Femina 2008 pour Où on va, papa ?) En fait, Jean-Louis Fournier ne va plus. À sa manière, caustique et savoureuse, il s’emploie surtout à ciseler quelques vérités : « Mon arrière-grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort… Je crains que ce soit héréditaire. » Le texte, drôle et amer, acide et pétillant, fait défiler quelques personnages ou objets iconiques : une Alice du passé que l’auteur ne reconnaît plus ; un fauteuil-relaxe comme cadeau de retraite ; un toboggan comme métaphore de l’existence. Pierre Desproges, collaborateur et ami intime de Fournier, est toujours dans les parages. Par surprise, après le cynisme léger et l’humour décapant, la poésie, au détour d’une phrase. Comme par hasard, comme la politesse d’un grand : « Avant, je vidais mon verre très vite, je voulais le finir tout de suite, je croyais qu’il y avait une surprise au fond. Je n’ai rien trouvé. »Suivent quelques historiettes pour une destinataire de choix : sa psy. Tous ses lecteurs savent bien que Jean-Louis Fournier n’a pas été épargné par l’existence, mais le but de l’entreprise peut ici vous surprendre : « Ma psy est tristounette, je vais essayer de la requinquer ». Paraboles légères et contes subtils s’enchaînent. La sagesse de Fournier est celle des hommes qui ont cessé, comme l’écrivait Desproges, de « caracoler derrière leur vie ». Avec un résultat, d’ailleurs : « Aux dernières nouvelles, ma psy va beaucoup mieux. Moi, c’est une autre histoire. »Mon dernier cheveu noir, suivi de Histoires pour distraire ma psy, de Jean-Louis Fournier, éditions Anne Carrière, mai 2009, 317 p., 19,50 €. Article paru dans le Normandie Magazine N° 230 Eté 2009             

Gwenaëlle Ledot

  

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